Les bases pour obtenir des tirs précis

Tout d’abord, je tiens à vous dire que je considère que le tir de précision est d’abord une question d’éthique. Nous souhaitons tous nous tenir loin des histoires d’horreur où un animal est blessé et non retrouvé ou tout simplement manqué.

Je considère extrêmement important de bien connaître son arme, son potentiel ainsi que sa balistique et de pratiquer le plus souvent possible afin de bien maîtriser le tir. 

D’abord, il faut comprendre et accepter que pour obtenir un tir précis, il faut avant tout connaître l’ensemble des facteurs qui peuvent influencer la précision. Il faut être attentif aux détails qui feront la différence entre un tir raté et un tir précis.

Retenez que tout mouvement ou pression sur l’arme est susceptible d’influencer votre tir. C’est la grande règle à se rappeler. Commençons par trois éléments importants, soit le contrôle de la respiration, la position de l’index sur la détente et l’emplacement de la main sur l’arme.

Je vous invite à tester vos connaissances sur ces trois éléments de base pour obtenir des tirs précis en complétant les affirmations en gras.

Commençons par celle-ci :

1- Lors d’un tir de précision, concernant la respiration, il est recommandé :

a. D’effectuer le tir en respirant normalement et calmement.
b. De remplir ses poumons, retenir son souffle et tirer.
c. De vider ses poumons, bloquer sa respiration et tirer.

La respiration peut affecter votre tir généralement de haut en bas face à votre cible. Plus votre rythme cardiaque est élevé, plus vous risquez de tirer en haut ou en bas de l’objectif visé. Le problème qu’on rencontre en situation de stress,
c’est que tous les gestes sont accentués. Pour vous en persuader, prenez votre arme à l’épaule et respirez fortement tout en mirant sur une cible à 100 verges. Vous constaterez que plus votre respiration est intense, plus ça bouge. L’arme suit
le rythme de votre activité cardiaque et de votre respiration, ce qui est nettement incompatible avec la précision.

Un mauvais contrôle de la respiration peut affecter considérablement vos chances de récolter votre animal, encore davantage si l’animal est à moyenne ou longue distance, car la marge d’erreur s’agrandit avec l’éloignement de la cible. En situation de chasse, devant l’animal, l’adrénaline est à son paroxysme et la mécanique même de l’arme et de la balistique vous demande d’être calme et attentif, ce qui est complètement contradictoire. Le tir de précision est un art et, comme je le répète souvent, seule la pratique permet une certaine maîtrise du tir dans des situations qui commandent un contrôle adapté.

Typiquement, j’utilise une seule technique de contrôle de la respiration pour toutes les positions de tir. Cette technique a fait ses preuves et elle est enseignée par la plupart des écoles de tir. Cette méthode est efficace en situation
de tir rapide ou non.

Pour se préparer au moment du tir, on doit d’abord respirer calmement pour abaisser le niveau de stress. Par la suite, on expire la plus grande partie d’air des poumons et on bloque sa respiration. Le tir doit être effectué dans les cinq secondes suivant cette action, c’est-à-dire avant que le corps ressente un malaise en raison du manque d’oxygène.

Trop retarder va complètement éliminer notre contrôle, notre vision s’embrouille et nos membres commencent à trembler; ainsi, tous nos efforts auront été vains. Ça semble simple à exécuter, mais rappelez-vous qu’en situation de stress, votre jugement peut être altéré. La pratique à la maison et au champ de tir est encore la plus salutaire.

2- Lorsqu’on positionne son index sur la détente, quelle est la partie qui doit être appuyée sur la détente?

a. L’articulation entre la 1ière phalange (bout du doigt) et la 2e phalange
b. Au centre de la 1ière phalange
c. Au centre de la 2e phalange

La position du doigt sur la détente influence grandement un tir. Si le bout du doigt (1re phalange) est placé trop profondément sur la détente (près de la première articulation), le tir sera influencé vers la gauche si vous êtes droitier et en sens inverse si vous êtes gaucher. Si c’est le bout de la 1ière phalange qui appuie sur la détente, si vous êtes droitier, ce positionnement va influencer le tir vers la droite et à l’inverse si vous êtes gaucher. La position la plus adéquate du doigt sur la détente est au centre de la 1ière phalange, soit entre la première articulation et le bout du doigt.

Également lors du tir, deux philosophies s’opposent, soit qu’on retire le doigt immédiatement de la détente lorsque le tir est effectué ou qu’on maintienne le doigt sur la détente après le tir pour ne pas trop perturber l’arme et, forcément, la trajectoire de la balle. Personnellement, je crois que la réponse se situe entre ces deux points de vue, soit que le doigt doit être retiré de la détente de façon progressive et naturelle. La technique de maintenir le doigt sur la détente demande un plus grand contrôle et je n’ai jamais vraiment observé de grande différence. L’important, c’est que la pression exercée soit la même et qu’il n’y ait pas de geste brutal.

^{Illustration  : Cycle respiratoire}

Pour se préparer au moment du tir, on expire la plus grande partie d’air des poumons et on bloque sa respiration. Le tir doit être effectué dans les cinq secondes suivant cette action, avant que le corps ressente un malaise en raison du manque d’oxygène, qui a comme conséquence d’embrouiller la vision et faire trembler les membres.

3- Lors d’un tir, afin d’augmenter la précision, la position de la main est un facteur important. Quel est le meilleur endroit où placer le pouce de la main qui tient la crosse (et la détente)?

a. De l’autre côté de la crosse, comme si nous tenions un couteau
b. Du même côté que l’index qui presse sur la détente
c. Sur le dessus de la crosse
d. Toutes ces réponses sont bonnes

Le positionnement de la main sur la poignée de la crosse (celle qui tient la détente) m’a permis d’améliorer grandement mes tirs de précision, et ce, en toute circonstance. Nous avons tous appris qu’il fallait tenir fermement la crosse et mettre le pouce de l’autre côté comme si nous tenions un couteau par exemple.

Or, non seulement ce n’est pas nécessaire, mais c’est absolument néfaste. Tout mouvement de l’index (doigt sur la détente) fait automatiquement bouger le pouce! Faites le test : tentez de bouger votre index sans que votre pouce bouge!

Donc, lorsque je mets de la pression sur la détente, le pouce suit le mouvement et il est susceptible de faire déplacer l’arme de quelques millimètres. Ces millimètres deviennent des centimètres puis des mètres à de longues distances. En convenant que le pouce pourrait être un facteur pouvant nuire au tir de précision, il est recommandé de placer le pouce du même côté de la crosse que l’index appuyant sur la détente. De cette façon, toute pression pouvant causer de la perturbation est éliminée. Plus l’arme est légère, plus ces détails sont importants, car l’arme ne vous pardonnera aucune erreur.

En terminant, rappelez-vous que pour un tir de précision, c’est l’ensemble des détails qui font la différence.


Les ignorer et ne pas les inclure dans une pratique quotidienne, c’est risquer de se répéter un jour : « J’aurais dû! » en voyant notre animal poursuivre sa route! Le tir de précision n’arrive pas par magie. C’est un cumul de différents éléments dont j’aurai d’ailleurs le plaisir de traiter dans les prochains articles, que ce soit au sujet de l’équipement ou des comportements en situation de tir.

D’ici là, suivre les règles des 3 P, c’est-à-dire pratique, patience et persévérance, est encore le meilleur des conseils.

Bonne pratique!